L’invention du chloroforme a chassé l’hypnose des blocs opératoire. C’était en effet le seul moyen que l’on connaissait à peu près à l’époque pour réaliser des opérations lourdes en minimisant les douleurs. Depuis une vingtaine d’années, l’hypnose fait son grand retour dans nos hôpitaux et dans notre quotidien, journaux et émissions télévisées. Voir par exemple cette opération du cerveau sous hypnose, sur le site de Sciences et Avenir. Même si elle se démocratise et se démystifie petit à petit, elle fait encore l’objet de nombreux fantasmes et de nombreuses idées reçues. Voici donc une sélection de 5 idées reçues sur l’hypnose histoire de dissiper les doutes !

Idée reçue n°1 : L’hypnose, c’est que du spectacle, quel intérêt ?

Les hypnotiseurs de spectacle comme le canadien Messmer font en effet de l’état hypnotique un spectacle. Ils trient et sélectionnent les personnes les plus suggestibles. Ce sont les personnesqui répondent le mieux aux suggestions directes telles que « Tu vas danser« , « Tu es un lapin-nain« , etc… L’hypnose de spectacle a à la fois servi à populariser l’hypnose, mais a participé aussi à propager beaucoup de préjugés et des amalgames.

En hypnose thérapeutique, en particulier en hypnose Ericksonienne, on propose, et l’inconscient du sujet dispose. Le style est hautement permissif :

« Peut-être que tu peux imaginer un endroit agréable, peut être une forêt, ou une plage, ou tout autre lieux accueillant et agréable dans lequel tu te sens déjà bien…« 

Le but en hypnothérapie étant de coller au plus près à la personne, à ses goûts et ses préférences. Une fois l’induction (mise en état d’hypnose) réalisée, on peut faire de l’accompagnement ou de la thérapie. À partir de ce constat, on peut travailler pour changer des comportements. On peut travailler par exemple sur les addictions, les insomnies, la prise de poids, mais aussi des états émotionnels tels que les phobies, les angoisses, etc. Les sportifs olympiques par exemple ont maintenant tous leur « préparateur mental » qui utilise des techniques comme l’hypnose et la PNL pour booster leurs performances, par exemple.

Idée reçue n°2 : En hypnose, on dort profondément et on ne se rend compte de rien !

C’est peut-être une des idées reçues sur l’hypnose les plus tenaces. L’hypnose est un état naturel dans lequel on entre tous plusieurs fois dans la journée, soit quand on est très concentré sur un point précis (la route, un livre), soit quand on n’est concentré au contraire sur rien (la tête dans les nuages). On y entre en moyenne toutes les 90 minutes, et encore heureux qu’on ne s’endort pas à chaque fois !

Tout le monde connait donc déjà cet état de conscience modifié. En hypnose, nous apprenons juste à le provoquer quand on le veut, et quand on en a besoin. Vous resterez donc totalement conscient(e) de tout ce qui se passe. Les techniques d’amnésie existent toutefois, mais celles-ci ne seront acceptées par l’inconscient que si elles sont bénéfiques à un instant « t » de la séance. Pour le protéger par exemple d’un traumatisme.

Idée reçue n°3 : Tout le monde ne peut pas être hypnotisé !

Encore une fois, c’est un processus physiologique tout comme la respiration et les battements cardiaques. Il participe même à notre équilibre ! Priver un individu de ces « états de repos » du conscient, c’est comme le priver de sommeil. Il ne tiendra pas longtemps. Donc tout le monde peut être hypnotisé, car tout le monde a un cerveau qui est capable de le faire, et qui en a surtout besoin.

Seulement, il faut que la personne en ait envie. Si elle ne lâche pas prise, ou qu’elle n’a pas envie de « partir » en hypnose, consciemment ou inconsciemment, elle ne partira pas. On peut vouloir entrer en hypnose, mais avoir des freins inconscients. On peut s’empêcher par exemple de lâcher prise car on redoute inconsciemment ce qui pourrait refaire surface.

Idée reçue n°4 : L’hypnose sur moi à mon avis ça ne marchera pas !

Sous entendus possibles : « J’ai un caractère trop fort« , « On ne m’endort pas si facilement !« , « Je sais que c’est un truc de charlatan« , « Ça ne marchera pas si j’y crois pas« , etc…

L’hypnothérapeute n’a aucun pouvoir. Il propose des outils que chacun pourra utiliser s’il le veut. Si vous décidez que ça ne fonctionnera pas, vous n’êtes peut-être effectivement pas prêt. Mais peut-être au contraire que cette force de caractère vous aidera à trouver encore plus facilement en vous les ressources pour atteindre cet état.

En clair, l’hypnose est une auto-hypnose. Chaque personne va pouvoir y prendre ce qui est bon pour elle.

Ce qui est tout aussi intéressant, c’est qu’il n’est aucunement nécessaire de croire à l’hypnose, pour entrer en hypnose !

Idée reçue n°5 : Et si on reste « bloqué » en hypnose ?!

On ne reste pas bloqué en hypnose, comme on ne reste pas « bloqué en sommeil » lorsqu’on dort. Cela reste un processus naturel. Sans suggestions pour « entretenir » l’état hypnotique, tout le monde sort de cet état automatiquement après maximum 30 minutes.

Beaucoup d’idées reçues sur l’hypnose donc, mais de nombreux médias démystifient de plus en plus ce que c’est et à quoi ces techniques peuvent servir. La recherche s’active aussi de son côté pour tenter d’y trouver toujours plus d’applications.